I - UNE HISTOIRE QUI DÉBUTE AU SEIN DU MOUVEMENT DES ÉTUDIANTS FRANÇAIS.

Les premiers Clubs Universitaires ont été créés à la fin du dix neuvième siècle. Bordeaux E.C. (1897), Paris U.C.(1906). Avec la création de l’AG UNEF (1907), les étudiants au cours du congrès de Caen (1931) créent l’Office du Sport Universitaire qui structure une pratique du sport par les étudiants dans les Universités françaises en s’inspirant des intérêts physiques et moraux des étudiants. Les Clubs Universitaires sont à l'époque les structures de base du développement de cette activité qui contribue à la vie de l’étudiant.

Le debut

II - UNE CONCEPTION DU SPORT DONNANT NAISSANCES AUX DIFFÉRENTES INSTITUTIONS SPORTIVES RELEVANT DE L’ENSEIGNEMENT SECONDAIRE ET SUPÉRIEUR.

La première structuration vient de L’UNEF qui créé l’OSU en 1931. L’OSU ne reconnaît alors qu’un seul Club Universitaire par Ville d’Université, et organise ainsi les premières activités sportives et rencontres sportives.

En 1938, l’OSU devient l’OSSU sous l’impulsion du Ministre de l’Education nationale Jean ZAY. Les Clubs Universitaires sont désignés comme sections sportives des Associations Générales d’Etudiants. Les établissements scolaires organisent dès lors une pratique sportive à l’image de celle des étudiants.

De 1940 à 1944, L'OSSU sera privée de fonctionnement et à la libération, Pierre ROSTINI, Vice-Président de l'UNEF réintègre l'OSSU à l'UNEF, redevenant ainsi une structure gérée par les étudiants.

Sous l’égide de l’UNEF et de l’UEI (Union Internationale des Etudiants), les IX èmes Jeux Universitaires sont organisés à PARIS (CHARLETY) en 1947. La UIE cédera dans les années qui suivent, l'organisation de ces jeux à la FISU (Fédération Internationale du Sport Universitaire crée en 1948).

En 1961, l’état contraint les Clubs Universitaires  à se regrouper au sein de l’Union des Clubs Universitaires (UCU) alors que le Sport Scolaire et Universitaire corporatif devient l’ASSU.

Puis en 1968, la loi FAURE sur les Universités crée les Services Universitaires des Activités Physiques et Sportives, entité nouvelle qui structure davantage le sport universitaire.

En 1978 intervient la séparation au sein de l’ASSU en; Sport Scolaire qui devient UNSS et du Sport Universitaire FNSU dont les Clubs Universitaires sont membres de droit.

L’U.C.U. devient alors l’U .N. C. U en 1961 pour bénéficier d’une reconnaissance nationale indépendante au sein du mouvement sportif fédéral. Pierre ROSTINI assurera la présidence de l’UNCU jusqu’en 1999. Il en a été le Président d’honneur jusqu’en 2010.

En 2000, la FNSU adopte le sigle de FFSU.

La suite

III - LES ACTIVITÉS DES CLUBS UNIVERSITAIRES DANS L’HISTOIRE

Les étudiants sont ceux qui après Coubertin ont adopté le sport comme une culture de la vie universitaire. Les Anglais leurs avaient montré le chemin à travers l’aristocratie universitaire. Dans les décennies 1950 à 1990, les Clubs Universitaires sont présents au plus haut niveau et forts remarqués parmi les clubs français.

Ce sont les Clubs français les plus titrés sur les compétitions internationales et olympiques depuis leurs créations. Aux derniers Jeux Olympiques de RIO, L’ U N C U enregistre 13 sélectionnés 1 médaille de bronze, 2 médailles d’argent et 3 médailles d’or.

On peut aussi rappeler qu’entre autres membres des clubs Universitaires devenus d’éminentes personnalités universitaires ou civiles, Jean- PETITJEAN, Président du PUC de 1920 à 1925 a été le premier Président de la Confédération Internationale des Etudiants. Pierre Rostini Vice-président du Paris Université Club de 1956 à 1982. Pierre devient en 1961, le premier président de l’Union Nationale des Clubs Universitaires (UNCU) et le reste jusqu’en 1995. Il fut membre fondateur de la FNSU, du Comité français Pierre-de-Coubertin qu’il présidera et membre fondateur de l'Académie nationale olympique française (ANOF). Enfin, citons Nelson PAILLOU secrétaire général du BEC devenu Président du CNOSF de 1982 à 1993.

Les Clubs, rassemblés au sein de l’Union Nationale des Clubs Universitaires, ne se sont pas contentés d’une simple pratique sportive connotée d’un esprit particulier.

Depuis 1984 chaque année, en fin de vacances universitaires, en association avec l’ « Union Syndicale des Journalistes Sportifs Français devenue Union des Journalistes Sportifs de France (UJSF) », ils invitent chercheurs et volontaires du mouvement sportif, mais aussi responsables locaux ou nationaux à participer à l’ « Université Sportive d’Eté ».

Cette université dont le label est déposé, est un centre de réflexion, proposition et d’action sur les problèmes du sport. La collection « Cahiers de l’Université Sportive d’Eté » publiée par la Maison des Sciences de l’homme et de l’Aquitaine traitent de sujets très large dépassant le cadre restreint des clubs universitaires. (voir la rubrique USE)

Pour revenir sur la pratique au plus haut niveau national, on peut dire que depuis les années 90, les Clubs Universitaires ont largement reculé quand à leur présence. En effet, la présence de plus en plus remarquée de l’argent dans le sport a très largement amoindri le rayonnement des Clubs Universitaires en particulier dans certains sports. Quelques tentatives individuelles ont porté certains clubs au plus haut niveau, mais le modèle d'un Club Universitaire de haut niveau fidèle à ses convictions reste à inventer.

Dans l'histoire

IV - UNE TRADITION CONSACRÉE À LA FÊTE

Les Clubs Universitaires « à partir de la mise en avant de valeurs jugées cardinales comme l’universalisme, l’humanisme, le pacifisme, la confiance en la jeunesse et aussi une mémoire épique tenant à la fois de la veine picaresque et du chahut festif, parfois prémédité », ont une volonté de conserver à la pratique du sport une caractéristique particulièrement chaleureuse.

Relativisant le résultat sportif en temps que tel au profit d’une quête d’expériences festives socialisantes issues de la tradition estudiantine. La troisième mi-temps est donc un moment fort de la rencontre et les organisations de manifestations ayant presque exclusivement ce but ne manquent pas !

La fête dans le club, les anniversaires 25 50 75 100 ans, ce sont de multiples occasions à ne pas manquer. A cette occasion selon l’esprit des fondateurs, on se réfère aux principes fondamentaux du club. C’est le rassemblement des générations, les rencontres des vielles gloires qui ont nourri la mythologie du club. C’est pour les Anciens éloignés, l’occasion de renouer avec l’ambiance, curieux de considérer si l’essentiel a été sauvegardé…………. Mais l’événement permet aussi d’exporter la fête dans la ville et d’entraîner le citadin dans la farandole.

Impossible à ce stade de ne pas raconter l’inauguration des fêtes du 75ème anniversaire du BEC eut lieu devant le grand théâtre de Bordeaux. Depuis longtemps, les journaux et la télévision avaient annoncé la venue d’Anne d’Angleterre pour cet anniversaire. Les liens historiques…… Eléonore, les Plantagenêts, l’Aquitaine imposait un tel choix. Très peu de gens étaient dans la confidence. Le journaliste complice avait fort bien joué le jeu. Articles, interviews dans le journal SUD-OUEST précisent que la princesse se fait une joie d’emboîter les pas d’Eléonore d’Aquitaine sur cette terre que les Anglais ont longtemps vendangée. Le jour venu, les autorités de la ville, du Département, de la Région sont là, alignées en face du péristyle du Grand Théâtre afin d’accueillir l’invitée de marque. Quelques dirigeants du BEC travestis en Préfet ou autres militaires, bardés de décorations, participent à une confusion surréaliste où les « titulaires » essayent de décrypter les visages des nouveaux promus. Un formidable cortège déboucha de la grande avenue de l’Indépendance pour venir se garer devant l’aréopage raidi par l’importance du moment. Les motards de l’escorte font taire leurs bruyantes machines. Un personnage distingué ouvre la portière de la majestueuse Bentley d’où sort ANNE, revêtue d’une longue robe, d’un rose très anglais. Les personnages du consulat descendent de la voiture suiveuse et accompagnent Anne vers la place qui lui est destinée. Gravissant les marches avec lenteur due à toute majesté, le pied plus pressé d’un accompagnateur freine malencontreusement la légère traîne. La robe princière s’affale jusqu’aux pieds laissant apparaître à tous sa royale nudité. Regards affolés, murmures, interrogations, tohu bohu…… La situation prend des dimensions « diplomatique » d’autant que militaires et préfets déguisés interpellent les vrais avec fausse ingénuité. L’ambiguïté n’en étant plus une quant à la royale qualité de notre ANNE, l’aréopage éclata tous azimuts. Un moment de vraie folie s’en suivit, dans un fracas de rires et de quolibets. ANNE portée en triomphe passera à la postérité. 

Tradition

V - ENTRE OFFRE ET DEMANDE, UNE ÉVOLUTION CARACTÉRISTIQUE

Comme nous l’avons déjà évoqué, la fin des années 80 et le début des années 90 correspond à une transformation de la pratique sportive caractérisée par le développement des médias audiovisuels. Le sponsorisme utilisant le sport comme moyen a déclenché des comportements qui ont surpris et amoindris les Clubs Universitaires. Durant ces quinze dernières années, les Clubs Universitaires ne voulant et ne pouvant pas s’engager dans des stratégies financières aveugles, ont donc été pillé par les Clubs à gros budget particulièrement soutenu par des municipalités. Les jeunes formés dans les Clubs Universitaires n’ont pas résistés à l’appât du gain. La mobilité nouvelle des étudiants, entre leur lieu de résidence et l’Université contribue également à moins fréquenter les lieux de vie de l’université dont le Club Universitaire est un pilier. L’offre de sport des AS de sites, les compétitions FFSU et les activités sportives des SUAPS rendent moins essentiel le Club Universitaire.

Pour ce qui le concerne et avec toutes les difficultés existentielles que cela comporte, le Club Universitaire est resté attaché à la valeur de formation par le sport nécessitant une forme d’engagement à l’éducation et à la citoyenneté. Le mouvement sportif se caractérise par sa très grande propension à perpétuer un produit relativement immobile ne progressant dans sa conception que par rapport à la technologie et le spectacle pourvoyeur de moyens. Les Clubs Universitaires n’ont pas échappé à ce phénomène et jusque dans les années 80, ils ont même été parmi les meilleurs. Le mouvement sportif aspiré par le phénomène économique du sport spectacle semble resté farouchement accroché à cette philosophie de l’offre. Les années 2000, en ont montré les limites et les dernières années n’en sont pas les moins XXXX avec l’arrivée des réseaux sociaux, du @Sport, du bouleversement du système économique des médias…Les Clubs Universitaires devant les difficultés rencontrées dans cette période se sont posés la question existentielle. Chacun y apporte sa réponse dans un contexte de plus en plus hétérogène et contraint.

Evolution

VI - UN AVENIR CERTAIN !

Construire un nouveau modèle de Clubs Universitaires, fidèle à ses valeurs, adapté à son temps, et formateur pour l'avenir. C'est tout le challenge de l'après Covid, dernière épreuve infligée à nos Clubs. Non, non, non le club n'est pas mort, car il...... encore (refrain) la suite de la chanson est écrite, l'avenir de nos Clubs est dans nos mains.

 

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